publié le 31.01.2012 dans « Le monde »
Vos enfants veulent un petit animal ? Attention, un chiot ou un chaton ne sont pas des jouets ! Il faudra, bien sûr, en prendre soin, mais aussi prévoir un budget santé, pour payer, au minimum, les frais de vaccination, de tatouage et de stérilisation. Pour un chat mâle, nous avons déboursé 223 euros chez un vétérinaire des Hauts-de-Seine – 85 euros la vaccination, 53 euros le tatouage et 85 euros la castration. Pour le tatouage et la vaccination d’un chien, nous avons versé 132 euros.
Les tarifs de ce praticien se situent dans une fourchette haute, si l’on en croit l’enquête que publie le magazine Que choisir dans son édition de février. Après avoir recueilli plus de 7 000 tarifs (qui sont libres) de 1 260 cabinets ou cliniques, les journalistes du mensuel constatent que le prix moyen des trois actes, pour un chat mâle, s’élève à 172 euros (59 euros le vaccin, 51 euros le tatouage et 62 euros la stérilisation). Mais il est plus élevé de 20 % dans la région parisienne. Le tarif moyen de la consultation de base s’élève à 32 euros pour un chat et à 31 euros pour un yorkshire. Les animaux rendent visite au vétérinaire 1,54 fois en moyenne par an, une fréquence qui augmente avec l’âge.
Si l’on a de petits revenus, il est possible de payer beaucoup moins cher en allant dans un dispensaire. La Société protectrice des animaux (SPA) en compte douze en France, dont un à Paris. « Chez nous, un vaccin coûte 15 euros et la stérilisation d’un chat mâle, 40 euros, mais les gens versent ce qu’ils peuvent, en fonction de leurs moyens », indique Isabelle Croville, chargée du dispensaire parisien. Les personnes qui viennent signent « une attestation sur l’honneur qu’elles n’ont pas les ressources suffisantes pour emmener leur animal chez le vétérinaire », sans qu’on leur demande de justificatif fiscal. « Nous estimons que si elles viennent attendre deux heures ici, où c’est toujours plein, c’est qu’elles n’ont pas les moyens de payer plus », explique notre interlocutrice.
Le principe est presque le même dans les cinq dispensaires de la Fondation assistance aux animaux, où, par exemple, la vaccination d’un chat revient à 16 euros, sa castration et son tatouage à 42 euros et la consultation de base à 18 euros. « Cette participation finance nos frais de fonctionnement (électricité, personnel, chauffage), mais pas les actes médicaux, qui sont gratuits », précise Arlette Alessandri, la fondatrice, en rappelant qu’elle ne reçoit pas de subventions.
Les vétérinaires à bas prix n’ont pas toujours bonne presse auprès du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral et du conseil supérieur de l’ordre des vétérinaires. En 2006, ces deux organismes ont attaqué la Fondation assistance aux animaux pour « concurrence déloyale ». Ils lui reprochaient de ne pas contrôler les revenus des personnes qui se présentent et de ne pas proposer de soins totalement gratuits. Ils réclamaient à la fondation 300 000 euros, la cessation des soins payants et une astreinte de 10 000 euros par jour de retard. « C’est comme si des magasins de meubles reprochaient à Emmaüs de vendre de vieux fauteuils ! », s’exclame Gilbert Mouthon, conseiller de la fondation.
Quelques mois plus tard, toutefois, le Syndicat et l’ordre se sont désistés de leur action. « Ils ont compris qu’elle était vouée à l’échec », commente M. Mouthon, qui est aussi professeur agrégé des écoles vétérinaires, expert près la cour d’appel de Paris et… ennemi juré du syndicat. Il estime que, « à la différence du reste de la profession, le syndicat préfère les sous aux animaux ».
Ce professionnel trouve ainsi « anormal » que les vétérinaires libéraux puissent « à la fois prescrire et délivrer » des médicaments – antibiotiques notamment – « sur lesquels ils prennent un bénéfice de 30 % ». Nous avons ainsi payé 10 euros chez l’un d’eux une boîte de 15 comprimés de doxycycline Mylan, vendue 4,23 euros en pharmacie…
M. Mouthon regrette en outre que les vétérinaires, « sous l’effet du lobbying de leur syndicat », ne puissent quasiment pas prescrire pour les animaux de médicaments destinés aux humains, pourtant beaucoup moins chers.
Un autre vétérinaire, Gilbert Zakine, a maille à partir avec le conseil supérieur de l’ordre, depuis que, à l’âge de 71 ans, il a décidé de « faire du social », en divisant ses honoraires par deux ou trois. « Le conseil de discipline de l’ordre d’Ile-de-France m’a condamné à deux mois d’interdiction d’exercice, au motif que j’avais imprimé ‘véto discount’ sur mes cartes de visite sans en demander l’autorisation », indique-t-il.
Il a fait appel, ce qui est suspensif, en faisant valoir que le code de déontologie sur lequel se fonde cette condamnation est contraire à la nouvelle directive européenne dite Bolkestein, qui libéralise la communication des prestataires de services.
Rafaële Rivais
Comme toujours, je trouve que les gens n’ont aucune idée des frais engendrés par un cabinet ou une clinique vétérinaire ! Il faut investir dans énormément de matériel qui doit être remplacé régulièrement, pouvoir tenir une pharmacie avec tous les frais que cela engendre et je ne vais pas m’étendre pendant 10 pages, cela n’intéresse personne. Toujours est-il que l’ont peut se pencher sur les chiffres : En France, un véto gagne en moyenne 2600€ par mois. A titre de comparaison, un médecin généraliste gagne en moyenne dans les 6000€ par mois. Et ce pour des durées d’études comparables, les mêmes heures de travail par semaine… Sauf qu’en plus de cela, le vétérinaire est formé en imagerie médicale, chirurgie et même pharmacie ! Alors toujours scandalisé de payer « si cher » ??? Ces prix sont totalement justifiés ! La différence c’est que les médecin ont la sécurité sociale qui a l’avantage de les aider très efficacement !
Et je conclurai comme cela : un animal, c’est une responsabilité au quotidien. A savoir une nourriture adaptée (et pas un des croquettes discounts ou des restes par exemple), des soins réguliers, etc ! Avoir un animal ne doit pas être un caprice de la part des propriétaires !