Invention : les chiens boiteux pourront remarcher

On a tous vu des vieux chiens traînant la patte, n’arrivant plus à marcher car ils se paralysaient de l’arrière-train. Souvent, leurs maîtres n’ont pas d’autres solutions que de les faire piquer. Un ingénieur de l’Essonne, Raymond de la Celle, a mis au point une machine qui les aide à marcher. Il fait même gambader de nouveau les toutous opérés de hernies ou de fractures compliquées.

Sa machine, baptisée Kerdog, redonne espoir à tous les propriétaires de canidés meurtris. La liste d’attente pour en bénéficier n’arrête pas de grossir. La construction de 60 nouvelles machines, testées et approuvées par la prestigieuse Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA, Val-de-Marne), a été lancée par son entreprise, Sophiadog de Ris-Orangis (Essonne).
Raymond de la Celle s’est penché avec son frère Roland, ébéniste et expert en mécanique, sur la mise au point de Kerdog il y a deux ans. « Nous comptons plusieurs vétérinaires dans notre entourage. Ils nous parlaient des problèmes concernant la rééducation des chiens », dit se rappelle le président de Kerdog. Les manipulations des pattes arrière, pour les stimuler, doivent se faire systématiquement à la main. « Les gens se lassent car les progrès sont très lents. Parfois, ils font piquer leur animal », constate Raymond de la Celle. De plus, ces séances de kiné coûtent très cher.

Un marché international de 200 M€

« Le Kerdog répond à ces inconvénients en proposant un matériel moins onéreux dont la mise en œuvre est possible par le propriétaire lui-même », assure, enthousiaste, le professeur Pierre Moissonnier, chef du service de chirurgie générale et neurologique à l’ENV de Maisons-Alfort. Le Kerdog est d’une grande simplicité. Le chien est maintenu par un harnais. Ses pattes arrière reposent sur un petit chariot. Le toutou marche comme une traction avant. Deux pédales mettent en mouvement ses membres postérieurs. Pour les chiens très handicapés, cela évite l’ankylose. Pour les autres, cela accompagne l’évolution de la rééducation. Trente minutes matin et soir suffisent.
Aujourd’hui, trois tailles de Kerdog existent pour s’adapter aux chiens jusqu’à 20 kg, l’équivalent d’un épagneul breton. Les vétérinaires peuvent prescrire l’appareil, qu’il est possible d’acheter (entre 1500 € et 2500 €), ou de louer (300 € par mois).
En France, 6 000 chiens sont opérés d’une hernie chaque année et 20 000 sont handicapés pour diverses raisons, souvent l’arthrose. Le marché pour cette invention est estimé à 200 M€ pour l’Europe, les Etats-Unis et le Japon, les zones visées par Sofiadog.

 

Le Parisien